En 2013, un projet avait déjà réuni les institutions de Genève, Annecy, Chambéry, Suse, Aoste et Sion autour d’un ouvrage commun intitulé « Des saints et des hommes. L’image des saints dans les Alpes occidentales à la fin du Moyen Age ». Chaque institution avait décliné le sujet sur une thématique particulière présentée dans le cadre d’une exposition. Le Valais avait mis en avant l’utilisation de l’image des saints comme outil politique.
En 2020, les mêmes musées, rejoints par celui de Turin, proposent d’explorer les savoir-faire au Moyen Age et la circulation des modèles artistiques. Une publication commune réunira à nouveau les contributions des chacun d’eux, avec une introduction générale. Le Musée d’histoire du Valais publiera dans ce cadre son exceptionnel ensemble de coffres médiévaux, l’un des points forts de ses collections. L’ensemble est en effet unique par son ancienneté (en particulier les meubles du 13e siècle), sa diversité (coffres liturgiques, coffres-forts, coffres d’archive, coffres civils et coffres à grain) et la qualité des pièces majeures, pour la plupart fabriquées pour la Basilique de Valère où elles sont restées jusqu’à leur transfert au musée voisin, toujours dans l’enceinte du bourg fortifié.
Précédant la publication qui paraîtra fin décembre, notre institution propose, dès le 15 décembre de (re)découvrir les coffres exposés dans la présentation permanente, à Valère. Pour l’occasion, quelques pièces nouvellement acquises sont intégrées au parcours. A l’aide d’un carnet didactique qui explique les particularités de ces pièces, le visiteur peut revoir ces meubles différemment. Ce n’est plus seulement l’objet ancien, avec ses qualités esthétiques, qui raconte une page de l’histoire de notre région, mais aussi un objet que des mains habiles ont fabriqué. Et l’on peut être étonné de tout ce que ces meubles racontent. Les traces d’outils sont bien visibles pour qui sait les reconnaître (haches, rabots, gouges, etc). Le choix des bois n’est pas anodin : l’esthétique du noyer, la résistance du mélèze ou la légèreté du sapin sont utilisées à bon escient et parfois combinées sur le même meuble. Le travail du métal, pour les articulations et les renforcements, mérite aussi d’être observé.
Qui sait que les clous à tête bombée ne servent pas d’ornement ou d’élément de fixation mais qu’ils traversent les chevilles en bois qui maintiennent les éléments du coffre et, recourbés à l’intérieur de celui-ci, qu’ils empêchent que l’on désarticule le meuble en ôtant les chevilles afin d’en voler le contenu ? Qui peut imaginer qu’un coffre en bois, matière par essence combustible, préserve mieux les documents d’archive en cas d’incendie que s’il était en fer ? A travers une paroi en métal, la chaleur se propage relativement vite à l’intérieur du contenant qui peut se consumer, alors qu’à travers une forte épaisseur de bois, ce n’est pas le cas. Si l’incendie n’est pas trop extrême et peut être combattu avec une certaine efficacité, l’épais coffre en bois se consumera peu à peu extérieurement, mais son contenu a de fortes chances d’être sauvé.
Gageons qu’après cette visite, on ne verra plus du même œil le vieux « bahut » qui occupe immanquablement un coin de son mayen.
Carnet de visite à disposition à l’accueil du Musée.
Coffre provenant de la région de Sembrancher, daté du milieu du 14e siècle. Il a été acquis par le Musée d’histoire du Valais en 2017 © Musées cantonaux du Valais, Sion. Michel Martinez |
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Détail du pied d’un coffre liturgique daté du deuxième quart du 13e siècle. L’artisan a notamment représenté avec beaucoup de finesse la porte d’entrée d’une église et deux fenêtres © Musées cantonaux du Valais, Sion. Jean-Yves Glassey |
Infos médias
Infos medias et images de presse disponible ici.
Infos pratiques
De l’or au bout des doigts. Coffres médiévaux du Musée d'histoire du Valais
Musée d'histoire du Valais
Château de Valère - 1950 Sion
Dès le 15 décembre 2020
Ma-di : 11h-17h d'octobre à mai
Lu-di : 11h-18h de juin à septembre
Entrée gratuite le 1er dimanche du mois